Lorsque j'étais petite, on me racontait des histoires avec comme personnages principaux des rois et reines, des princesses, des châteaux, des paysans et des princes charmants.
Chaque princesse trouvait un jour, son prince charmant, souvent dans les moments durs ou délicats de la jeune fille.
Le prince charmant existe-il vraiment ou est-ce un personnage de fiction comme les elfes, trolles, ou fées ?
Et s'il existait vraiment, sous quelle apparence serait mon prince charmant ?
Serait-il blond, brun, roux, petit, grand, timide, lunatique, avec lunette, sans lunette, romantique ?
J'ai beau me poser la question, je sais qu'au fond de moi, je l'ai déjà imaginé.
Qui n'a jamais flashé sur un inconnu de passage ou que l'on voit quotidiennement ? Qui ne l'a jamais idéalisé ? Qui ne s'est jamais imaginé dans ses bras ?
Je pense que l'on a toutes un inconnu en nous, que l'on ne cherche pas à faire rentrer dans notre vie mais plutôt dans nos rêves.
On lui imagine des répliques, un humour, un regard, un sourire. On le situe dans des endroits simples qui tout un coup deviennent magiques. Et l'on se blottit dans ce rêve pour échapper à la réalité.
Serait-ce lui, notre prince charmant ?
Un homme existant vraiment mais avec les qualités d'autres hommes.
Le prince charmant est alors un découpage de tous les hommes de la terre ? Jamais il nous blesserait, toujours il dirait les mots justes et les seules disputes qui existeraient seraient là pour intensifier l'Amour des deux êtres ?
Peut-il devenir un jeu dangereux, du fait que cette relation soit imaginaire ?
Faut-il un jour aller voir cet inconnu, quitte a être déçu qu'il ne soit pas l'être que l'on avait imaginé ?
Je pense que oui. Car notre imagination a des milliers de portes pour s'en sortir. Mais dans la réalité, on ne peut compter de grandes histoires d'Amour que sur les doigts d'une main.
Le prince charmant de notre imagination est une perte de temps s'il ne se transforme pas un jour en prince charmant du XXIème siècle ... ou en crapaud.
(Et si c'est un crapaud, il y aura toujours une porte de sortie pour laisser place à un nouvel inconnu.)

« Je sais pas ce qui m'arrive ce soir. T'es là et j'ai peur dans le noir. Comme ces nuits où tu n'es pas là. Où je suis seule sans toi. Tu sais être seule c'est la mort. C'est comme un cancer qui te mord. Tu te sens mourir chaque instant. Sans pouvoir dormir pour autant. Et tu fais le tour de ta chambre. Et tu sens ton cœur qui se cambre. Et qui cherche un recoin d'amour. Et tu sors tu vas dans la rue. Tu cours après ta vie perdue. Tu vas sans savoir où tu vas. Tu bois sans savoir quoi tu bois.»

Une plume d'oiseau s'est posée sur mon épaule gauche. Caresse tout doucement ma peau. Jusqu'à réussir à planter son calamus.
Entre temps, une plume se créait dans mon corps. Reste accrocher au point de la précédente. Jusqu'à ce qu'elle se soit formée. Puis se laisse abandonner. S'envole. Croise mon cœur. Danse en rythme avec mes pulsions amoureuses. Jusqu'à perdre quelques particules de plumes dans mon estomac. Créant une sensation de papillon dans le ventre.
Repris son chemin. Remonta dans mon corps. Jusqu'à entrevoir de la lumière épidermique, appartenant à mon épaule droite. Et son calamus enfin se planta à son tour. Jusqu'à me former une aile à chaque coins d'épaules.

Voilà, l'effet que tu me fais.